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L’enfer des Rohingyas

Récits de réfugiés au Bangladesh

Story by MSF October 24th, 2017

Depuis le 25 août, plus de 600 000 Rohingyas ont fui les violences dont ils étaient la cible au Myanmar et ont traversé la frontière pour se réfugier au Bangladesh, ce qui porte à près d’un million le nombre total de réfugiés rohingyas. Ces nouveaux arrivants ont fait état d’exactions terribles aux équipes de Médecins Sans Frontières : villages attaqués et incendiés, violences généralisées contre les populations civiles. Rien que durant les trois premières semaines, MSF a pris en charge plus de 250 patients récemment arrivés souffrant de blessures liées à la violence. Il s’agissait de blessures par balle, de brûlures graves, de blessures causées par des éclats, de blessures à l’arme blanche et de violences sexuelles.

(Photo de couverture) Des Rohingyas venant d’arriver attendent de recevoir du matériel de construction pour leurs abris distribué par les organismes d’aides. Camp de réfugiés de Kutupalong, Bangladesh, 13 septembre 2017 © AP Photo/Dar Yasin

Une famille rohingya atteint la frontière entre le Myanmar et le Bangladesh, dans le district de Cox Bazar. ©AP Photo/Bernat Armangue

« Mercredi [30 août], les militaires nous ont attaqués, ils étaient plus de 150 hommes, forts. Avant cela, le Mogh Ukhatta [chef du village dans l’État de Rakhine] nous a dit de nous rassembler sur les berges sablonneuses du canal qui traverse le village. Nous nous sommes regroupés là-bas ; ils étaient armés, nous ne pouvions pas faire autrement.

Puis ils ont commencé à tuer les hommes devant nous. Ils ont disposé les corps dans un fossé et les ont brûlés. Puis, les militaires ont emmené les femmes par petits groupes dans les maisons et nous ont attaquées à la machette. L’un d’eux m’a donné un coup de machette près du vagin, très près de cette zone. Un autre m’a donné un coup à la gorge. Je tenais mon bébé de 28 jours sur mes genoux. Ils ont frappé mon bébé avec un objet lourd. Ils l’ont frappé à la tête, et il est mort. J’ai vu son crâne s’ouvrir et son cerveau à l’air.

Je suis soulagée de m’en être sortie mais je ne sais pas où aller une fois sortie de l’hôpital. Je ne possède rien ici, seulement les vêtements que je porte sur le dos. Je ne connais personne et mon bébé est mort. J’essaye de ne pas y penser mais c’est trop pour moi. »

Femme de 25 ans souffrant de blessures à l’arme blanche près de la gorge et de la taille, admise dans la structure médicale de MSF

« Ma famille comptait 22 membres. 19 ont été assassinés, dont de jeunes enfants. Nous ne sommes que trois à avoir survécu – deux frères et une sœur. Quand les militaires ont incendié les maisons, j’ai cru que tous les membres de ma famille avaient été tués. J’ai beaucoup pleuré. A un moment, nous avons envisagé de combattre les militaires, mais ils étaient très nombreux et nous n’étions pas armés, nous ne pouvions que mourir face à eux. Je n’ai cessé de pleurer sur la route vers le Bangladesh. Cinq jours plus tard, j’ai appris que ma sœur était en vie. Elle a réussi à rejoindre le Bangladesh et a été hospitalisée. Je l’ai retrouvée ici. »

Frère d’une patiente de 18 ans admise dans l’hôpital MSF à Kutupalong présentant des blessures à l’arme blanche et des brûlures

Une famille rohingya atteint la frontière entre le Myanmar et le Bangladesh, dans le district de Cox's Bazar. ©AP Photo/Bernat Armangue

« L’après-midi du 30 août, les militaires sont arrivés dans notre village. Le Mogh Ukhatta [chef du village dans l’État de Rakhine] nous a dit de ne pas fuir, que les militaires étaient simplement là pour l’Al Yaqin [l’ancien nom de l’Armée du salut des Rohingyas de l'Arakan, connue sous le nom d’ARSA - Arakan Rohingya Salvation Army]. « Ils ne vous feront pas de mal si vous vous rassemblez et coopérez avec les autorités », nous a-t-il dit. Nous l’avons cru et nous sommes réunis près du canal – femmes, hommes, enfants et personnes âgées.

Les militaires sont arrivés par centaines. Ils ont d’abord sélectionné les hommes dans la foule et leur ont ordonné de s’allonger face contre terre près du canal. Leurs corps étaient dans l’eau. Puis les militaires les ont poignardés dans le dos à de multiples reprises. Je les ai vus de mes propres yeux tuer mon mari. Il était fermier, rien de plus. Ils ont brûlé tous les corps ensemble.
À la vue de ces meurtres, quelques jeunes ont essayé de fuir. Ils n’ont pu atteindre que le cimetière du village. Ils se sont fait tirer dans le dos. Mon fils et mon neveu, tous deux âgés de 12 ans, étaient là. Ils sont morts eux aussi. Et mon père a lui aussi été tué par balle.
Les militaires ont ensuite emmené les femmes par petits groupes dans les maisons, où ils les ont poignardées et battues. Certaines d’entre elles sont mortes. Un soldat m’a poignardée au niveau de la gorge et du menton. Un autre m’a frappé à la main ; je ne me souviens pas avec quel objet, mais il l’a fracturée. Tant bien que mal, j’ai réussi à sortir de la maison et à m’enfuir dans la brousse, avant que les militaires ne mettent le feu à la maison. À la nuit tombée, les militaires sont partis et je me suis réfugiée dans la forêt.
Patient rohingya au sein de la structure médicale de MSF, camp de réfugiés de Kutupalong, Cox Bazar. 18 septembre 2017 © Antonio Faccilon
« J’y ai retrouvé quatre femmes de mon village ; elles aussi étaient blessées et saignaient. Ensemble, nous avons marché trois jours avant de monter à bord d’un bateau pour le Bangladesh. Je ne me souviens pas exactement de la date, tout est si flou. J’ai perdu mes six enfants ; trois filles et trois garçons. Le plus jeune avait seulement trois mois. Lorsque j’ai fui, j’ai emporté un bébé de la même taille que le mien. Je croyais que c’était le mien. Mais à un moment, je me suis rendu compte que ce n’était pas mon enfant, que c’était un autre bébé, mort. Il avait été éventré.

Deux semaines plus tôt, les militaires, ainsi que le chef du village arakanais, recherchaient des membres de l’ARSA. Mais ils n’étaient plus là. La veille, ils avaient tous quitté le pays pour le Bangladesh ; ils avaient déplacé leurs familles à l’avance. Nous pensions que nous ne risquions rien. Je souffre à cause d’Al Yaqin. Ils ne nous font pas du bien. J’ai perdu mon mari et mes six enfants, je n’ai plus rien. Je ne suis plus en vie, bien que je semble l’être. »

Patiente originaire de Maungdaw, prise en charge par MSF pour des blessures liées à la violence

Une femme veille sur un parent malade dans la structure de santé de MSF, camp de réfugiés de Kutupalong, Cox Bazar. ©Antonio Faccilongo

Les dispensaires et hôpitaux de MSF dans le district de Cox Bazar ont enregistré une forte augmentation du nombre de personnes en quête de soins. Entre le 25 août et le 7 octobre, les équipes de MSF ont pris en charge plus de 30 000 patients. En raison de l’accès très limité aux soins au Myanmar, et après un long et périlleux voyage à pied vers le Bangladesh, les nouveaux arrivants souffrent souvent de problèmes graves : blessures très infectées, diarrhée aqueuse aiguë, pneumonie, malnutrition, suspicion de rougeole, ou encore complications obstétricales avancées.

Halima pleure car son fils Mohammed, âgé de huit mois, souffre d’une pneumonie aiguë, structure médicale MSF. ©Getty Images/Paula Bronstein
« Les gens arrivaient dans des états horribles. Certains nous ont expliqué avoir été enfermés dans des maisons en feu. Nous avons pris en charge des enfants non accompagnés qui avaient perdu leur famille. Un tout jeune nouveau-né nous a été amené par une femme qui l’avait trouvé dans l’herbe, à la frontière. Désormais, elle s’en occupe, en plus de ses propres enfants. Nous avons soigné une jeune fille souffrant d’une blessure à la tête ; une heure après, sa mère a été hospitalisée pour brûlures graves. Elles ont dit qu’elles étaient les seules rescapées de leur famille. »

Konstantin Hanke, médecin de MSF

Un jeune garçon blessé est assis sur son lit dans la structure de santé de MSF, camp de réfugiés de Kutupalong. © Antonio Faccilongo
« J’ai entendu des histoires épouvantables de femmes qui ont perdu leur mari en essayant de venir ici. Elles ont marché durant plusieurs jours avec leurs jeunes enfants, sur des routes très fréquentées avec une importante circulation de voitures dans les deux sens. Des enfants ont été percutés et tués par des voitures. En un instant, l’avenir qu’ils essayaient de construire pour leur famille s’est évanoui. C’est une tragédie au niveau individuel. Multipliez ce type d’histoires par 500 000, et vous commencerez à comprendre l’atrocité de la situation. »

Kate White, coordinatrice médicale d’urgence

Un bébé prématuré souffrant de malnutrition est pris en charge dans l’unité de pédiatrie néonatale de MSF. © Getty Images/Paula Bronstein
« Le 21 août, environ trente soldats sont venus et ont entièrement brûlé notre maison, ainsi que neuf autres. Mon fils dormait à l’intérieur. J’étais sortie chercher deux de mes vaches et mes chèvres qui avaient disparu la veille. C’était le matin. Lorsque je suis revenue, j’ai vu les autres maisons en feu, puis je me suis rendu compte que le toit de ma propre maison était également en flammes. J’ai entendu mon fils crier à l’intérieur et je l’ai attrapé avec une couverture. Il allait être touché par les flammes lorsque je l’ai sorti. Deux autres enfants sont morts brûlés dans leur maison.

Mère d’un patient de 25 ans hospitalisé pour des brûlures à 50%

« Récemment, une fille a été amenée ici par un bénévole local qui l’avait trouvée sur la route. Elle ne parlait pas, elle avait été violemment battue et était gravement traumatisée. Nous ne connaissions pas son nom et ne savions rien d’elle. Nous sommes simplement restés assis près d’elle toute la journée, et petit à petit elle a commencé à faire des progrès. Parfois, il suffit de rester assis à côté de quelqu’un, de lui donner de l’eau, du réconfort et un endroit sûr, et d’attendre qu’il redevienne peu à peu lui-même. »

Dr. Cindy Scott, responsable de santé mentale de MSF

Les patients attendent d’être pris en charge dans la salle d’attente du service de consultations de MSF. © Getty Images/Paula Bronstein

Jean-Fabrice Pietri - coordinateur d'urgence MSF de retour du Bangladesh

Avant cet afflux, les Rohingyas vivaient déjà dans des conditions précaires au Bangladesh. Mais maintenant, les grands camps de fortune sont saturés et surpeuplés, les réfugiés vivent dans des conditions de sécurité et d’hygiène inacceptables, avec très peu de protections contre les intempéries, pas de sanitaires et un accès très difficile à de l’eau potable.

Bien que les organisations apportent une aide, l’ampleur de l’urgence et le nombre énorme de réfugiés qui arrivent signifient qu’une grande majorité ne reçoit pas d’aide. Les conditions de vie extrêmement précaires constituent un important risque sanitaire – en cas d’épidémie, les conséquences pourraient être catastrophiques.

L’accès à la nourriture reste également un problème majeur ; de nombreux Rohingyas ne mangent qu’un repas à base de riz par jour. En outre, l’absence de routes à l’intérieur des camps empêche les organisations humanitaires de porter assistance à bon nombre de gens. MSF développe ses opérations aussi rapidement que possible, mais une réponse plus forte est requise de toute urgence.

Distribution d’eau non officielle, camp de réfugiés de Kutupalong, Cox Bazar. 19 septembre 2017 © Antonio Faccilongo
Chien mort près d’une rivière fréquentée par les réfugiés rohingyas, camp de fortune d’Unchiparang. 25 septembre 2017 © Antonio Faccilongo
Un jeune garçon transporte de l’eau jusqu’à sa tente, camp de fortune d’Unchiparang. 23 septembre 2017 © Antonio Faccilongo
Les Rohingyas se rassemblent pour la distribution de nourriture, camp de fortune d’Unchiparang. 24 septembre 2017 © Antonio Faccilongo
« Les militaires sont arrivés le matin du 28 août. Nous étions tous regroupés sur la rive du canal Phurma khal (affluent de la Naf). Les militaires ont commencé par tuer les hommes. Ils les ont battus, leur ont tiré dessus puis les ont poignardés. Ensuite ils ont emmené les femmes et les enfants par petits groupes dans différentes maisons du village. J’ai été poussée dans une maison avec sept autres femmes. Les militaires m’ont asséné deux coups de couteau à la tête, puis m’ont frappée, longtemps. À la nuit tombée, ils ont incendié la maison. Étendue sur le sol, j’étais incapable de bouger. Mais quand des morceaux du plafond ont commencé à s’effondrer sur moi, j’ai rampé jusqu’à l’extérieur, puis je me suis cachée dans la jungle. J’y ai trouvé trois autres femmes du village, avec qui j’ai rejoint le Bangladesh. Ce sont des hommes bangladais qui m’ont transportée jusqu’à cette clinique. »

Patiente de 18 ans originaire de Maungdaw hospitalisée pour blessures à l’arme blanche et brûlures généralisées

Femme rohingya hébergée par une famille bangladaise locale, à Kutupalong. 28 septembre 2017 © Antonio Faccilongo
Homme rohingya hébergé par une famille bangladaise, Kutupalong. 28 septembre 2017 © Antonio Faccilongo
« Les militaires venaient de temps en temps. Ils me disaient : "Tu es d’Al Yaqin, montre-nous qui sont les mauvaises personnes." Nous ne savons pas qui sont ces gens. Les hommes ont fui, laissant les femmes et les enfants seuls à la maison. Ils ont choisi les plus belles et les ont violées ; certaines ont même été emmenées au camp militaire. Plusieurs femmes sont arrivées hier, elles aussi violées par les militaires. L’armée saccage les maisons, égorge les vaches et les chèvres, et détruit nos récoltes. »

Famille de quatre personnes, originaire de Maungdaw

Une mère réconforte ses deux enfants albinos dans leur tente, camp d’Unchiparang. 24 septembre 2017 © Antonio Faccilongo
Enterrement dans le camp d’Unchiparang. 25 septembre 2017 © Antonio Faccilongo
Famille rohingya dans sa tente, camp de réfugiés de Kutupalong. 20 septembre 2017 © Antonio Faccilongo

« En Birmanie, je suis allé une fois à l’hôpital pour soigner les grosseurs dans mon dos et sur la gorge. Mais le personnel a refusé de me soigner parce que je n’avais pas suffisamment d’argent. Je souffre, mais il n’y a rien que je puisse faire. Je suis arrivé il y a trois jours au Bangladesh avec mes six filles et ma femme. Je suis âgé et en mauvaise santé. J’ai du mal à marcher parce que mon pied gauche me fait mal, donc nous avons mis beaucoup de temps à arriver jusqu’ici. Dans mon village, il y a trois avant-postes militaires, un à l’est et deux à l’ouest.

J’ai compté les jours ; c’était seize jours avant que je ne parte qu’ils ont commencé à assassiner les gens et à incendier les maisons dans l’autre partie de la ville. Les militaires ciblaient les jeunes gens, filles comme garçons. Deux jours avant que nous ne partions, j’ai vu de mes propres yeux deux jeunes garçons se faire tuer. Ils leur ont tranché la gorge.
Vue du camp d’Unchiparang, l’un des nombreux camps d’accueil où vivent les Rohingyas nouvellement arrivés. 20 sept 2017 © Antonio Faccilongo
Homme de 61 ans originaire de Buthidaung, présentant une importante protubérance/de tissus mous dans le dos et sur la gorge. © A. Faccilongo
« La veille de notre départ, les militaires sont venus vers 18h dans la partie de la ville où nous vivions et nous ont dit : « Quittez le village avant 8h demain matin. Tous ceux qui restent seront tués. » Nous sommes partis dans la nuit. De nombreuses maisons de notre village avaient déjà été incendiées. Pour venir ici, nous avons dû franchir de nombreuses collines et traverser le fleuve. C’était une marche très difficile ; j’avais très mal. Nous n’avons rien pu manger ni boire, j’avais très faim. Nous avons vu beaucoup de cadavres sur le chemin, l’odeur était insoutenable.

Maintenant, je suis hébergé chez quelqu’un. Ma femme et une de mes filles sont avec moi, mes autres filles sont chez d’autres personnes. Je connais le propriétaire de cette maison depuis vingt ans. Je savais qu’il vivait ici donc j’ai demandé autour de moi jusqu’à ce que je le trouve. Je lui suis très reconnaissant de pouvoir vivre ici. Mais il m’a dit qu’il ne pouvait plus me nourrir ni m’héberger. C’est très difficile ; je ne peux pas travailler parce que je ne peux pas marcher. J’irais mendier sur les routes comme les autres, si je le pouvais. Je ne sais pas quoi faire ; je ne sais même pas comment me procurer une bâche et du bambou. Comment puis-je me construire une maison sans rien ? »

Homme de 61 ans originaire de Buthidaung, présentant une importante protubérance/des tissus mous dans le dos et sur la gorge.

Tombée de la nuit au camp d’Unchiparang. 26 septembre 2017 © Antonio Faccilongo
Vendeur au camp de réfugiés de Kutupalong. 22 septembre 2017 © Antonio Faccilongo
Jeune femme de nuit dans sa tente dans le camp d’Unchiparang. 26 septembre 2017 © Antonio Faccilongo
Rohingyas au marché local de Kutupalong. 23 septembre 2017 © Antonio Faccilongo
Barbier au camp de réfugiés de Kutupalong. 20 septembre 2017 © Antonio Faccilongo
Des hommes rohingyas nouvellement arrivés prient aux côtés d’hommes bangladais. 18 septembre 2017 © Antonio Faccilongo

MSF est présente dans l’État de Rakhine, au Myanmar, depuis 25 ans, mais est dans l’impossibilité actuellement de fournir aux Rohingyas les soins médicaux dont ils ont besoin de toute urgence. En septembre, MSF a demandé au gouvernement du Myanmar de donner aux organisations humanitaires internationales indépendantes un accès immédiat et sans entraves dans le nord de l’État de Rakhine, afin de répondre aux besoins humanitaires sans précédent dans la région. Or nos capacités à atteindre et à soutenir les Rohingyas de l’État de Rakhine ont été depuis considérablement réduites, et les réfugiés continuent de franchir la frontière avec le Bangladesh, faisant état de la poursuite des violences au Myanmar.

Map-Bangladesh-FR.jpg

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Footnote: L’ENSEMBLE DES PHOTOS PEUVENT ÊTRE TÉLÉCHARGÉES SUR MEDIA.MSF.ORG - Sous MSFALB3292